Pleins feux sur le Centre pour la gouvernance des Premières Nations

Illustrations d'Eruoma Awashish

 

Le Centre pour la gouvernance des Premières Nations mène de nombreux projets de recherche, de développement des communautés et de formation afin de défendre le droit à l’autogouvernance des Premières Nations.  

 

Depuis 2008, le Centre pour la gouvernance des Premières Nations (Centre) propose des ateliers de reconstruction d’une Nation à l’électorat et aux leaders de plus de 200 Premières Nations. Aujourd’hui, le Centre appuie plusieurs Premières Nations dans le cadre du programme pluriannuel de gouvernance transitoire. Ce programme aide les Premières Nations participantes à inciter leur population à mettre en place une autonomie efficace et axée sur les résultats, à étendre leurs compétences, à rédiger leurs propres lois et à exercer leur autorité sur leurs territoires. Le Centre a commencé en 2006 en demandant à des universitaires et à des juristes de renom de préparer un corpus de recherches portant sur la gouvernance fondée sur les droits inhérents des Premières Nations. Ces recherches ont été utilisées, conjointement avec des Premières Nations, pour créer les services actuels de reconstruction dune Nation du Centre.  

Le Centre mène actuellement de nombreux projets de recherche, de développement des communautés et de formation afin de défendre le droit à l’autogouvernance des Premières Nations.    Logo of IRYI, image of a green circular shape, and in the middle four wings in yellow and brown connected to a centre. A fire camp below.

Le projet « Reconstruire la gouvernance des Premières Nations » est un projet phare du Centre. En collaboration avec l’Université de Carleton, le Centre a mis en place une alliance nationale entre des communautés des Premières Nations et leurs conseils de bande, la recherche universitaire et le secteur public, pour réaliser des projets de recherche pratique en parallèle avec les services du Centre. 

L’Initiative jeunesse sur les droits inhérents s’inscrit dans le projet collaboratif « Reconstruire la gouvernance des Premières Nations », afin de former des jeunes pour la gouvernance de leurs nations. 

Lancée en 2021, l’Initiative jeunesse sur les droits inhérents (IRYI) est un groupe de jeunes des Premières Nations se réunissant réunis pour se soutenir et se donner les moyens d’agir, avec les conseils d’Aînées et d’Aînés, alors qu’ils se réapproprient les langues autochtones et vivent au-delà des limites imposées par la Loi sur les Indiens.  

L’action de l’IRYI vise à promouvoir les principes de bonne gouvernance, de connaissance de la langue et de la culture, ainsi que de leadership efficace.

« Il s’agit de se réapproprier ce qui nous appartient intrinsèquement et de former une nouvelle génération de leaders. Au bout de deux ans, les jeunes de l’IRYI forment un groupe de leaders émergents qui se renforcent mutuellement, tandis que nous nous réapproprions nos cultures et vivons au-delà des limites de la réserve pour occuper une plus grande partie de nos lieux ancestraux », explique Len Hartley, directeur des communications du Centre.   


Des années, pas des mois

L’apprentissage de droits autochtones est complexe et de la façon d’encourager les jeunes à s’épanouir comme leaders n’est possible qu’au fil des années, et non des mois.  

Les jeunes de l’IRYI se sont rencontrés pour la première fois lors d’une Retraite de réflexion de trois jours à l’automne 2021. Cette retraite a permis aux jeunes de prendre confiance en eux en tant qu’individus et en tant qu’équipe, d’établir une relation avec les Aînées et les Aînés, de cultiver leur engagement à entreprendre un parcours de leadership et de concevoir les aspects essentiels de leur formation et du rassemblement. Amsey Maracle, coordinatrice de l’IRYI, explique que : « le temps passé ensemble a permis aux jeunes d’identifier des éléments manquants de leurs identités à cause de la colonisation et de la Loi sur les Indiens. L’histoire orale et les cérémonies ne sont plus que de vagues souvenirs, et la langue est presque perdue dans certaines régions. » La mission de l’IRYI s’est alors dessinée afin de réintégrer les éléments traditionnels et culturels dans la vie des futurs leaders. 

Expérimenter un rôle de leader

 « L’un des moyens les plus efficaces de former de jeunes leaders est l’expérience, en leur permettant de jouer un rôle de leader », explique Mme Maracle. Le Centre a demandé aux jeunes d’assumer la responsabilité de la conception et de l’animation de ce premier rassemblement. Les jeunes ont donné les orientations, élaboré l’ordre du jour et déterminé la meilleure façon d’utiliser le temps passé ensemble. Ils étaient également chargés d’animer les dialogues ouverts avec les personnes présentes. 

Tout au long des années 2021 et 2022, les jeunes ont effectué des recherches sur les lois, le territoire et les systèmes de gouvernance traditionnels de leur nation.   

 Ils ont participé à une série de séances de récits sur les cinq piliers d’une gouvernance efficace : (1) peuple, (2) territoire, (3) lois et la juridiction, (4) systèmes de gouvernance et (5) ressources. Ces sessions ont facilité le transfert de la sagesse d’une génération à l’autre, les Aînées et les Aînés partageant d’abord leurs histoires et les jeunes s’engageant ensuite dans des exercices pratiques de leadership. Le Centre a clôturé la série par une journée entière de rassemblement des jeunes, des Aînées et des Aînés en janvier 2023.

Tout au long de l’année 2023, les jeunes ont continué – et continuent encore – à approfondir leurs connaissances théoriques, à affiner leurs compétences en matière de leadership et à élargir leur réseau. Les jeunes de l’IRYI se sont rencontrés en personne lors de la réunion « Raviver le feu » en juin 2023 et ont présenté le travail effectué jusqu’à présent. « Le public a été impressionné par leurs propos et les personnes présentes parlent encore aujourd’hui de cette présentation », déclare Len Hartley, directeur des communications.    

La première cohorte de l’IRYI a joué un rôle déterminant dans l’élaboration de la vision du mouvement. L’impact de l’initiative perdurera à mesure que ces jeunes assumeront des rôles de leadership au sein de leurs communautés, en contribuant à défendre la gouvernance de leurs Nations pour les générations futures.

Les cycles et les saisons : un mot sur les illustrations portant sur la réconciliation

Pour souligner les 20 ans pendant lesquels la Fondation McConnell s’est engagée sur la voie de la réconciliation, nous voulons rendre hommage à nos partenaires par la série La réconciliation au fil des saisons : en voici la troisième édition. Il y a six saisons dans la culture atikamekw. Le pré-printemps et le pré-hiver sont des saisons qui permettent de se préparer à ce qui s’en vient. L’artiste Eruoma Awashish illustre le sacré des saisons et de ces saisons intermédiaires. Ses œuvres nous aident à réfléchir à la réconciliation. Comment nous préparer ou prévoir pour ce qui s’en vient, qu’il s’agisse de l’hiver qui arrive ou du prochain printemps? Les communautés autochtones et non autochtones continuent de grandir ensemble sur le chemin de la réconciliation. Il se peut qu’en cours de route, nous soyons confrontés à des questions refaisant surface de manière cyclique. Tout comme les saisons, qui nous rappellent ces cycles. Elles nous invitent à nous préparer, à revenir et à repenser à ces enjeux complexes.